top of page
Taryn Sheppard
Five Senses
here I Come
Vernissage
Jeudi 20.11.25
17h00 - 20h00
@ Cache Belgo
14.11.25 - 27.12.25
12h00 - 17h00

The Problem Of Pleasure, huile sur toile / oil on Canvas, 48” x 60”, 2025
Taryn Sheppard est une artiste visuelle et architecte de formation dont la pratique explore les conditions psychologiques et perceptuelles de l’espace à l’ère post-numérique. S’appuyant sur son expérience en architecture, Sheppard construit des modèles 3D fictionnels qu’elle réinterprète en peintures à l’huile — réinventant des formes architecturales qui n’existent que dans la simulation. À travers ce processus, elle examine comment ces structures virtuelles peuvent, au détour interroger la présence humaine, la perception et le sens.
Cette nouvelle série d’œuvres, intitulée Five Senses Here I Come, s’inscrit dans une lignée critique de la pensée architecturale. Dans les années 1980, Juhani Pallasmaa invoquait une architecture renouant avec les sens, s’opposant aux effets réducteurs d’une conception dominée par la vision. Dans Le système des objets, Jean Baudrillard aprofondit cette réflexion, affirmant que le design moderne, surtout lorsqu’il est médiatisé par la technologie, sépare la forme de l’échelle, de la matière et de la résonance émotionnelle. Le travail de Sheppard fait écho à ces préoccupations en traduisant les géométries rigides du numérique en compositions ambiguës, atmosphériques et subtilement désorientantes.
La grille revient fréquemment dans ses toiles — non seulement comme dispositif de composition, mais comme structure conceptuelle. En référence à l’usage qu’en faisait Superstudio, à la fois symbole et critique du rationalisme moderniste, Sheppard présente la grille comme une relique des environnements de modélisation numérique : un échafaudage qui évoque le contrôle tout en révélant un système menacé d’abstraction et de vacuité.
Une autre influence majeure de sa pratique est Giorgio de Chirico, dont les paysages métaphysiques faisaient de l’espace un vecteur de tension psychologique, de mystère et d’inquiétude poétique. À l’instar de De Chirico, Sheppard conçoit l’architecture comme bien plus qu’une simple enceinte physique : elle devient une scène pour les états intérieurs, la mémoire et l’ambiguïté existentielle. Dans son travail, la modélisation 3D elle-même devient une sorte de paysage psychologique — ordonné, artificiel, mais chargé de résonances implicites.
Les peintures qui en résultent occupent un espace entre le diagramme et le rêve. Des masses flottent, projettent des ombres et demeurent inhabitées. Ce ne sont pas des bâtiments fonctionnels, mais des images d’une architecture détachée de toute utilité — silencieusement expressives de la distance, de la projection et des atmosphères émotionnelles que nous construisons autour de la forme bâtie.
Taryn Sheppard
Five Senses Here I Come
bottom of page







