Pour Matthieu Bouchard, l’avènement de chaque nouveau tableau passe nécessairement par l’oblitération de tout ce qui l’a précédé et par l’annonce de l’imminent retour du même. En d'autres mots, en commençant une nouvelle œuvre, l’artiste fait le vide et anticipe l’imminent re-surgissement de tout le savoir-faire qu’il a accumulé au cours du reflux et reflux de son processus. Cela implique un mélange de retenue et d’ouverture qui fait de lui un virtuose du liminal. Alors que l'archéologie de la sous-peinture demeure visible à travers les fines couches de couleurs saturées, chacune de ses œuvres ménage une nouvelle et différente percée vers les horizons physiques ou métaphysiques propre à la peinture, sans pourtant céder a la tentation résoudre ces virtualités en solutions définitives. Ensemble, les innombrables peintures forment un riche répertoire de syntaxes incipientes, de petits secrets entamés d’indices.
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